Diplômée de HEC, ancienne salariée de Air France et Google,  mère de trois enfants, Caroline Bouffault est entrée en littérature il y a moins de cinq ans. Mais en réalité, l’écriture a toujours beaucoup compté pour elle. Dès son plus jeune âge, elle ressentait le besoin de tout consigner par écrit. Et cette passion ne l’a jamais quittée. Ecrire lui procure la joie.

Thelma (Les éditions Fugue, 2023) est son premier livre publié. Il met en scène une lycéenne de quinze ans aux prises avec l’anorexie mentale.

Une « autofiction » ?

A l’approche de la quarantaine, Caroline Bouffault a redécouvert ses journaux intimes d’adolescente. En les relisant, avec la mise à distance rendue possible, l'autrice a identifié le système de pensée qui était le sien à l’époque, « tordu » dit-elle, déformé par la maladie. Ceci a mis en évidence ses dissonances et ses conflits intérieurs, son rapport maladif au sport, le déchirement permanent entre vouloir s’en sortir et ne pas le vouloir. En puisant dans ses propres souvenirs, Caroline Bouffault a composé son personnage et inventé son histoire…

Ont suivi la rencontre avec l’éditrice de la petite maison d’édition indépendante Fugue ; quelques mois à retravailler le manuscrit ; la parution du livre en 2023 ; sa place au sein de la sélection de l’Echappée littéraire ; les confrontations avec ses lecteurs ; les dédicaces publiques.

Des projets ? De l’ambition ?

Aux élèves qui lui demandent si elle vit de son écriture, comment elle s’organise, quels sont ses projets et ses ambitions…

Caroline Bouffault explique simplement qu’elle écrit avec une régularité qu’elle s’impose : tous les jours, du matin au soir, pendant le temps scolaire de ses enfants. Parfois elle est moins concentrée, ou le processus est un peu plus poussif, mais l’objectif des quatre pages rédigées à l’issue de la journée est en général atteint. Et la joie de l’écriture est toujours là.

Son deuxième livre sera publié en mai 2024. Ce travail est une activité solitaire, qui ne rapporte pas d’argent à l’autrice, ou si peu.  Espérer vivre un jour de ses livres, elle n’ose même pas y penser. Pour l’instant, elle reçoit déjà tellement à échanger avec ses lecteurs :  « C’est ultra émouvant de parler de son premier livre avec vous qui avez l’âge de Thelma… ».

Comment un livre arrive – t – il dans une sélection de L’Echappée littéraire ?

Céline Gauvin, qui au sein de la Direction des lycées du Conseil régional-BFC est chargée de mission pour les actions culturelles, nous l’explique.

Il existe un comité de sélection, composé d’enseignants, de représentants des institutions régionales, de professionnels du livre (parmi eux des libraires ou des professeurs documentalistes) qui, tout au long de l’année, prospectent, proposent, lisent, évaluent, pré - sélectionnent, sélectionnent. Les critères de sélection suivants comptent particulièrement.  

• Être un livre francophone, non traduit d’une langue étrangère
• Être publié au cours de la dernière année écoulée (de 2022 à 2023 pour la sélection 2024)
• Ne pas être publié dans une collection jeunesse car les organisateurs de L’Echappée littéraire estiment que les lycéens sont en âge de se tourner vers la littérature adulte, et c’est celle qu’ils entendent mettre sous le feu des projecteurs.
• Dans la mesure du possible, le comité de sélection s’efforce de retenir les premiers romans, les premiers albums, les nouveaux auteurs, les petites maisons d’édition, les créations qui n’ont pas déjà été distinguées  dans un prix littéraire.

En 2023-2024, 22 classes de lycée, de seconde, première et BTS de toute la région participent à L’Echappée littéraire.